Description
EDITORIAL
Le thème choisi pour ce numéro 10 du SON BLEU nous porte au cœur d’un débat d’idées d’une grande importance pour l’évolution de notre civilisation.
Nous voulons parler de l’opposition parfois violente entre les tenants du darwinisme pour qui tout résulte du hasard et les créationnistes fondamentalistes pour qui Dieu a tout créé 4004 ans avant Jésus-Christ.
Il n’est pas dans notre propos de remettre en cause les acquis scientifiques du darwinisme.Nous sommes le résultat d’une histoire biologiquement commencée il y a quatre milliards d’années sur notre planète et précédée d’une évolution physicochimique d’environ onze milliards d’années. Ne voir aucun sens à cette évolution, l’attribuer au seul hasard est une gageure qui, même scientifiquement, est indéfendable comme le montre le calcul des probabilités.
Quant à la position des créationnistes fondamentalistes elle ne résiste pas à l’accumulation des faits scientifiquement prouvés de l’évolution.
Des scientifiques ont tenté de résoudre cette contradiction. D’abord Pierre Teilhard de Chardin pour qui une « pensée divine aimante » dans un processus involutif d’ordre non expérimental, est à l’origine des formes apparaissant et disparaissant sur notre Terre. A la même époque Albert Einstein disait de façon plus générale et en s’inspirant de Spinoza, que derrière les choses il y a un ordre rationnel. Plus près de nous le physicien et philosophe Bernard d’Espagnat déclare, devant les lois de la physique qui expliquent l’évolution du monde et qui sont bien antérieures à l’esprit humain les découvrant, « ce monde a été pensé ». Et maintenant d’autres auteurs (nous reprendrons ce thème dans le numéro 12 sur l’Evolution) font une synthèse entre pensée philosophique et données scientifiques donnant du sens à l’évolution.
C’est lorsque science, philosophie et religion s’allient qu’un élément de vérité jaillit. Il est intéressant de préciser ce que nous apprend la Sagesse Immémoriale à propos de la créativité et à notre échelle humaine. Qu’est-ce que la pensée ? Qui pense en nous ? Le Penseur, nous est-il enseigné, est l’Âme spirituelle. Elle fait preuve de créativité à deux niveaux. D’abord lorsqu’elle s’incarne et construit une personnalité pour la durée d’une vie en réponse aux données karmiques de son dessein. Puis tout au long d’une vie où l’homme ne cesse de créer, parfois à tort et à travers, parfois de manière très noble quand il fait émerger le Bien, le Beau et le Vrai dans notre monde physique.
Mais nous dira-t-on, comment se fait-il que cette Âme qui est le divin en nous, s’égare dans la création du mal, du laid et de l’erreur. C’est l’un des grands mystères de la manifestation divine. L’âme humaine suit une évolution faite d’involution vers la matière puis d’évolution vers l’esprit. Cela couvre des vies mais se retrouve aussi au sein d’une même vie. Au cours de cette involution elle s’identifie avec la matière des enveloppes de notre personnalité (physique, émotionnelle, intellectuelle). Elle se complait dans le désir inhérent à sa matière émotionnelle. Elle s’excite au contact de la séparativité de la matière intellectuelle. Les impulsions de sa créativité seront, disent les orientaux, kama-manasiques (désir – mental).
Peu à peu l’âme prend conscience d’elle-même et du plan divin qu’elle doit manifester dans notre monde physique. Elle entre dans un processus d’évolution où les sources de la créativité se situent dans les plans spirituels en termes d’intuitions génératrices du Bien, du Beau, du Vrai. Elle comprend que créer c’est capter les « idées » dans le plan du coeur, les enrober de matière intellectuelle adéquate, les vitaliser par l’énergie d’Amour du plan émotionnel, puis les précipiter dans l’éthérique du plan physique avant qu’elles ne jaillissent sous formes de paroles, écrits, formes diverses. L’âme comprend alors qu’elle est le relais de la Pensée divine pour qu’elle entre en contact avec ces matières et facilite leur évolution, leur Rédemption.
Nous venons d’évoquer la première donnée fondamentale concernant la créativité : l’Ame spirituelle est le Penseur et il y a deux types de créativité selon le degré d’avancement de l’Âme (involution ou évolution).
Quand la créativité est verticale, noble, L’Âme est le relais de la Pensée divine venant du Mental universel. La seconde donnée essentielle est le fait que nous ne créons pas seul. Quand l’Âme construit une personnalité ou des formes-pensées, elle enrobe une « idée » de matières intellectuelle, émotionnelle, éthérique, physique tangible. Mais qu’est-ce que la matière ? Un ensemble d’agrégats inertes ? Non. Des êtres vivants (Anges, Devas, Elémentaux) qui se sacrifient pour construire les formes dont la vie a besoin pour son évolution, exactement comme la Mère donne sa chair et son sang pour enfanter. Il est dit dans la Bible que le Christ est le Maître des Hommes et des Anges. Il y a donc sur notre Terre deux évolutions, celle des hommes qui, lorsqu’ils ont atteint leur réalisation spirituelle, sont les messagers du Dessein et de l’Amour divins et celle de toutes ces entités invisibles qui représentent l’Intelligence active à l’œuvre dans la construction de tout ce qui existe.