EDITORIAL

Trois mots ouvrent cet éditorial : Feu, Flamme, Lumière.
 
On les retrouve dans toutes les religions. Les mythologies n’ont pas manque de rapporter les liens les unissant aux dieux (Prométhée, le phénix). Les poètes, les philosophes s’en sont inspires. Nous pensons à Gaston Bachelard (1884-1962) qui écrivait dans la « Flamme d’une chandelle », « La Flamme est une verticalité habitée. Tout rêveur de flamme sait que la flamme est vivante ».
La science contemporaine a du attendre la n du XIXe siècle pour apporter une connaissance exceptionnelle de leur nature. Au passage, elle a renoncé au terme de Feu pour le remplacer par un mot qui devait faire fortune : ÉNERGIE (Helmholtz 1845).

Ces trois mots ne sont pas disposés au hasard. C’est une séquence. Le Feu c’est l’origine des choses, souvent voilée et de connotation Rayon 1 (Volonté divine). C’est une essence qui garde tout son mystère. Ce que nous voyons (sauf lorsque le Feu couve sous les braises) c’est la flamme qui se manifeste par la chaleur, la lumière, le son, la destruction de matière. Dans ce numéro du SON BLEU, nous nous intéressons tout particulièrement à la lumière. Nous verrons qu’elle est connotée Rayon 2 (Amour-Sagesse). C’est une expression de l’énergie d’Amour qui nous permet de « voir » non seulement les formes du plan physique, mais aussi de découvrir peu à peu les mondes subtils au-delà du plan physique. La lumière nous révélera aussi les mondes de Feu. Feu et Lumière sont les grandes manifestations de l’intériorité et de l’objectivité.

La Sagesse Immémoriale nous enseigne que lorsque l’ESPRIT descend dans la MATIÈRE, de la LUMIÈRE jaillit. C’est en même temps l’émergence de l’Âme spirituelle, de la conscience. De la conjonction de ces deux polarités (ESPRIT + MATIÈRE –) naît un FEU SOLAIRE qui est la grande énergie du FILS, du CHRIST COSMIQUE. Jésus- Christ n’a-t-il pas dit il y a 2000 ans « Je suis la lumière du monde ». Cela nous amène à jeter un autre regard sur la nature. Les formes naturelles sont fondamentalement constituées par une étincelle divine et des matières. Qui les relie ? Précisément la lumière spirituelle dont nous venons de parler. Elle est l’énergie d’attraction qui « tient » toutes les formes. Cette même énergie les unit toutes entre elles comme un immense réseau que nous appelons l’ETHER. C’est ce réseau d’« énergie libre » qu’ont découvert des chercheurs comme Nikola Tesla ou Viktor Schauberger. Il y a donc deux façons de regarder la nature :

– avec la lumière électromagnétique de notre soleil et ses photons qui entrent dans nos yeux physiques, nous voyons les formes dans leur aspect matière. Elles sont source de beauté.

– avec la lumière spirituelle que nous pressentons en nous quand nous avons un contact d’âme fort, nous voyons intérieurement, nous percevons la manifestation du second aspect divin dans chaque forme.

La lumière ne va pas sans l’obscurité. Quelle étrange paire d’opposés. La lumière de notre monde physique peut devenir les Ténèbres (cf. le prologue de l’Évangile de Jean). Dans ces conditions, on évoque l’obscurité de la vie. L’obscurité d’un autre côté, le noir n’est-il pas aussi une façon de nous protéger d’une lumière trop aveuglante. Ne faut-il pas faire l’éloge de cette cécité que nous rencontrons lors de notre cheminement spirituel, cette « nuit obscure de l’âme » qui nous laisse le temps de l’assimilation, de l’ancrage des lumières précédentes reçues. Au plan physique, la science physique a découvert une autre paire d’opposés un peu étrange : le système onde-particule pour les photons. Chaque opposé peut être démontré expérimentalement. L’onde permet d’expliquer le phénomène de réfraction ou d’interférence. L’état corpusculaire explique les échanges d’énergie ou les quantités de mouvement. Mais quand on ne fait pas d’expérience, quelle est la nature de la lumière physique ?

Il nous reste à évoquer le rôle de la lumière dans l’évolution spirituelle humaine. Cette évolution commence dans le monde physique. « Lorsque l’homme put voir, focaliser et diriger sa marche par la vue, cela marque un développement énorme et ses premiers pas véritables sur le sentier de la lumière »1. Toute l’évolution animale a conduit à l’œil physique humain. Toute l’évolution spirituelle conduira l’homme à l’œil qui voit tout (le premier plan de nos sept états de conscience) dont notre étincelle divine est l’organe de vision. Mais avant cela (notre évolution dans le plan physique cosmique), d’autres étapes, d’autres lumières nous attendent. Autant de lumière où nous verrons d’autres lumières. L’étape essentielle est l’œil de la vision ou prise de conscience de notre Âme spirituelle. Cet œil ouvre la voie aux intuitions qui descendent des mondes spirituels. Il jette de la lumière sur le monde des Âmes humaines, sur l’anima mundi regroupant les âmes des règnes sub-humains. Immédiatement en dessous de l’œil de l’âme, apparaît l’œil du mental illuminé par l’âme. Ces deux yeux sont dans le plan mental. Leur expression entraîne, dans le cerveau éthérique, la formation du 3e œil (partie éthérique de la glande pinéale, très proche du centre ajna). Le 3e œil dirige tout ce qui vient de l’âme vers l’extérieur, et ouvre à un moment donné un regard vers les mondes intérieurs. Terminons en rappelant que l’Unesco a fait de l’année 2015, l’année de la lumière. Rappelons aussi que la devise de l’âme de la France est « je rayonne et je diffuse la lumière ».