EDITORIAL

Le XXe siècle c’est pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, deux grandes guerres à l’échelle mondiale, et nombre d’autres profonds bouleversements dans les secteurs de la vie politique, économique, scientifique, sociale. En choisissant ce thème de réflexion, notre intention est de mettre en exergue certains faits signifiants du siècle passé pour en tenter une lecture à la lumière des grandes lois intérieures universelles.
Nous avons lancé notre réflexion selon une triple perspective :
1 – Les événements de ce XXe siècle sont-ils révélateurs de l’incarnation d’un plan porteur de nouveau, avec ses opportunités d’évolution ?
2 – Comment l’humanité a-t-elle été travaillée dans la profondeur de sa conscience ?
3 – Comment l’humanité s’est-elle adaptée ou a-t-elle résisté à l’influx du nouveau ?
Après ce triple questionnement, un quatrième s’impose :
4 – Comment ce siècle passé éclaire-t-il les défis du XXIe siècle ? Y voyons-nous des indicateurs pour orienter plus justement notre service ?
La première moitié du siècle a donc vu par deux fois la grande déflagration de la guerre à l’échelle mondiale. La Sagesse Immémoriale nous propose un regard inhabituel sur ce cataclysme.
Elle le met en lien avec un événement majeur sur le plan intérieur, événement qui ne s’était jamais reproduit depuis la naissance de l’humanité, celui de l’afflux direct de l’énergie du centre de VIE (Shamballa) sur l’humanité. Ce centre de VIE est le haut-lieu d’expression du dessein de notre Logos planétaire.
L’énergie qui en émane, porteuse de ce dessein, détermine et impulse le processus d’évolution et de création. Il s’agit d’une énergie puissante dont la fonction est de purifier, détruire les formes devenues inadaptées afin de laisser place aux impulsions nouvelles et générer une organisation pour engendrer des formes plus adaptées.
Mais l’humanité n’a pas pu dégager suffisamment de sagesse et d’amour pour faire bon usage de cette puissante énergie qui a au contraire stimulé l’appétit de pouvoir et a entraîné le monde dans la haine et la destruction.
Toutefois, en dépit de ce déchaînement d’anéantissement et de séparativité, cette puissante énergie a révélé sa qualité de synthèse. Avant le conflit mondial, c’est la pensée nationale qui prévalait, depuis, la pensée planétaire s’est installée et a fait émerger l’idée d’une gestion planétaire des affaires mondiales. Le concept de mondialisation s’est imposé dans l’esprit de tous : mondialisation des échanges, de la communication, des ressources, et aussi des conflits, des épidémies etc.
C’est avec cet abord nouveau que l’humanité s’est lancée dans la reconstruction.
Autre fait d’importance, sur le plan astrologique, la seconde moitié du XXe siècle a été influencée par un phénomène qui ne se produit que tous les 500 ans environ, trois grandes conjonctions planétaires ont canalisé les énergies extra-planétaires vers un monde en pleine reconstruction.
Dans le même temps, la science a ouvert des horizons insoupçonnés ; physique quantique, physique nucléaire, biologie moléculaire… Pouvons-nous y voir là aussi, une conséquence de l’impact de l’énergie affluant de Shamballa, ouvrant la pensée des chercheurs vers des champs inexplorés ? Certes, nombre de scientifiques prisonniers de l’idéologie matérialiste attribuent l’origine de ces découvertes exclusivement au cerveau humain. Mais la science elle-même n’est-elle pas source de révélation ? Nous émettrons l’hypothèse que les intuitions fulgurantes sont directement inspirées par le centre de Vie, à l’œuvre sur terre. L’essor considérable de la science au cours de ce XXe siècle, est pour nous une conséquence de cette stimulation.
Le XXe siècle témoigne également d’un profond travail en souterrain dans la conscience. Les idéaux qui sous-tendaient le patriarcat et le pouvoir des religions se sont dégonflés ; une profonde mutation de l’idéal est en train de se faire et la difficulté à définir les valeurs nouvelles nous a laissés en fi n de siècle, désabusés, en manque de désirs et d’enthousiasme. Dans les pays occidentaux, la dépression devient un mal courant.
Autre conséquence de la chute des idéaux et du développement du mental, nous ne sommes plus des « suiveurs », nous revendiquons notre capacité individuelle à nous autodéterminer. En même temps, des mouvements idéologiques cherchent à éveiller la sensibilité aux droits des plus faibles et des minorités, stimulent la mise en acte de l’égalité entre tous et de plus justes relations entre les différents acteurs du monde ; féminisme, droit des enfants, droit des animaux, préservation de la planète…
Il reste encore beaucoup à faire. Dynamique exponentielle de progrès, grand mouvement mondial de synthèse avec création d’organismes à vocation planétaire (ONU, OMS, OMC…). Autant d’avancées… Mais il ne s’agit pas de verser dans l’angélisme car l’humanité a déployé beaucoup de résistances.
Le fonctionnement des organismes mondiaux est entravé et détourné pour servir les intérêts financiers des pays développés. Les progrès indéniables de notre capacité à penser, génèrent en même temps une flambée de l’individualisme.
Les conflits armés continuent à déchirer le monde. Avec la création d’Israël, la Palestine plonge dans la guerre. Tout comme au début du XXe siècle, l’humanité est toujours confrontée à son gardien du seuil sous la forme du matérialisme et de l’individualisme.
Mais puisque dorénavant tout est porté à l’échelle mondiale, le problème est crucial.
Il ne s’agit pas de nier l’importance de la matière, mais quel nouveau rapport entre l’esprit et la matière pouvons-nous envisager ? Il ne s’agit pas de supprimer les capacités de nos personnalités bien individualisées, mais nous sommes devant la nécessité absolue d’une conscience collective de l’intérêt commun, faute de quoi, les fractures se propagent à l’ensemble de la planète.
Le siècle passé nous lègue donc un beau et riche programme pour le XXIe siècle ; celui de la nécessité absolue de développer la conscience de groupe en ouvrant notre sensibilité au Bien au Beau et au Vrai pour le Tout.