EDITORIAL
La synthèse est un mot familier dans notre langue de tous les jours. Les politiques, les syndicalistes sont coutumiers des motions de synthèse où sont fusionnés, plus ou moins artificiellement, des points de vue parfois opposés. Il en ressort une unité de façade. Thèse, anti-thèse, synthèse dit-on souvent, la synthèse étant à mi-chemin de l’une et de l’autre. Le résultat est parfois juste, parfois très discutable. Plus intéressante est l’attitude du scientifique qui par l’analyse sépare les éléments d’une matière complexe et par la synthèse refait cette matière. Le cas de l’eau est exemplaire.
Pris séparément, l’hydrogène et l’oxygène qui la composent ne permettent
pas de prévoir l’apparition de l’eau que, seule, la synthèse révèle. La synthèse est donc ici émergence du neuf,poussée en avant. Elle nous révèle que dans la nature 2 + 2 ne font pas 4, mais 5. C’est un processus matériel à l’œuvre dans toute l’évolution biologique et source de complexité. La synthèse spirituelle, comme nous allons le voir, obéit à la même poussée en avant, mais en direction verticale, elle ouvre la porte vers des états de conscience de plus en plus subtils.