EDITORIAL
Thomas Edison et Alice Bailey ont proposé, au début du XXe siècle, des hypothèses stimulantes sur le comportement de l’atome. D’une part, sa double nature, à la fois énergétique et psychique, et, d’autre part, son évolution qui se fait en deux temps : une première phase de nature individuelle, où une impulsion conduit l’atome à l’autodétermination de soi, une seconde phase où l’impulsion force l’atome à déterminer son groupe et en fait la forme élémentaire correspondant à son degré d’évolution.
Cette vision des choses, cette séquence individualité-groupe amena Alice Bailey, dans « La conscience de l’atome », paru en 1921, à proposer métaphoriquement une extension de la notion d’atome à toute une série d’unités de vie, telles qu’un règne de la nature, un homme, une planète, un système solaire, etc. La notion de conscience de groupe était née. Il faut en saisir la portée énergétique. À l’intérieur de n’importe quel règne, quand une forme est construite, les atomes représentent la polarité négative, et l’impulsion fédérative (venant d’une entité spirituelle), la polarité positive. Cette bipolarité (+/-) est la signature du deuxième principe divin d’Amour-Sagesse. C’est l’Âme de chaque forme, le degré de conscience lui correspondant.
Chaque règne subhumain, dans l’évolution à la surface de notre planète Terre, passe par des myriades de formes qui sont autant de micro états de conscience. En revanche, le passage d’un règne inférieur au règne immédiatement supérieur s’effectue par un phénomène de transmutation. C’est l’abstraction (le retrait) des étincelles divines les plus avancées du règne inférieur vers le règne supérieur qui rend compte de ce processus réalisé par les Maîtres de Sagesse de la Hiérarchie ou par des disciples alchimistes aguerris.
Qu’en est-il de la conscience spirituelle de groupe humaine ?
Elle concerne très spécifiquement les Âmes humaines. Il apparaît aujourd’hui un nouveau règne de la nature, le cinquième règne. C’est le royaume de Dieu sur Terre ou Royaume des Âmes. Il sera composé de ceux qui accepteront cette discipline de groupe et formeront une unité de groupe. Ils devront – c’est le point fondamental –, « se voir réciproquement et sans défaillance dans la lumière de l’amour {…} C’est l’opportunité de pouvoir démontrer le pouvoir de l’amour considéré comme une force de la nature {…} L’amour n’est ni un sentiment, ni une émotion ; ce n’est pas non plus un désir ou un motif égoïste d’agir avec rectitude{…} L’amour est la force supérieure qui guide les mondes et qui conduit à l’intégration, à l’unité et à l’inclusivité ».
Pénétré de cette force supérieure d’Amour, le groupe aspire ardemment au contact avec la Volonté divine exprimée par un centre de vie sur notre planète, dit «Shamballa ». Arrêtons-nous quelques instants sur ce mot de Volonté. Il y a trois degrés de Volonté : la volonté personnelle, la volonté de l’Âme-Sacrifice et la volonté spirituelle exprimée par notre étincelle divine. C’est cette dernière à laquelle aspire le groupe. Elle doit être invoquée par l’Âme dominant le mental humain et la personnalité. La volonté personnelle pourrait nous induire en erreur. La volonté divine « n’est pas une détermination, une stimulation du désir qui puisse être transmuée en volonté, une concentration implacable de toutes les énergies dans le dessein de triompher ». C’est une force unifiante, de synthèse. Une force de regroupement et de régénération. Les deux mots-clés sont TRAVAIL DE GROUPE et COMPRÉHENSION DIVINE. C’est une force immanente, propulsive qui aiguillonne, stabilise, clarifie et finalement détruit avec Amour tout ce qui est un obstacle à la libre expression de l’Âme humaine.
Dans un groupe spirituel, les échanges se font au plan mental stimulé par l’intuition. Les personnalités-Âmes sont invocatoires, l’impulsion dynamique qui va fédérer le groupe est représentée par la Volonté divine qui afflue. Dans un tel groupe, l’initiation est une initiation de groupe, les membres du groupe pouvant être à des initiations différentes.