Dans notre culture, le mot mental fait automatiquement référence au mental-intellect et à ses capacités de volonté et d’intelligence, d’activité créatrice, mais aussi à ses tendances à réduire le réel à sa vision et à manifester un esprit critique systématique. Dans ce numéro du SON BLEU, Delphine Bonnissol a raison de dire qu’il est « le mal aimé ». Il y a ceux qui l’idolâtrent et ceux qui le rejettent, lui reprochant de tuer le réel et de se comporter comme une barrière vis-a-vis de l’Esprit. Nous voudrions, dans ce numéro du SON BLEU, lui rendre toute sa noblesse, et montrer, qu’au delà de ses errances (qui font partie du divin), le mental-intellect est le grand relais de l’énergie Amour-Sagesse venant de l’âme spirituelle et de l’énergie du « Cœur ».
Nous voudrions, dans ce numéro du SON BLEU, lui rendre toute sa noblesse, et montrer, qu’au-delà de ses errances (qui font partie du plan divin), le mental-intellect est le grand relais de l’énergie d’Amour-Sagesse venant de l’Ame spirituelle et de l’énergie du « Cœur ». Par ailleurs, sa nature et les métamorphoses qu’il subit au cours de l’évolution, ne peuvent se concevoir que dans une vision élargie de la notion de mental.
La Sagesse Immémoriale voit en effet les choses en profondeur. Il y a, nous dit-elle, à l’origine des mondes manifestés, une « Pensée divine aimante » où Dessein, Volonté divine, Amour intelligent coopèrent pour la réalisation des choses. La philosophie hindouiste parle d’un feu, MANAS, qui est tout ce que nous venons de décrire.
Le mot de « Pensée » est essentiel dans cette approche. Un jour, le physicien quantique Bernard d’ESPAGNAT, devant la beauté des lois de la physique pour expliquer le monde, a écrit : « on ne peut pas s’empêcher de penser que ce monde a été pensé ». La vie, nous le savons, nait de la rencontre de l’Esprit et de la Matière. La Pensée divine irradie, à des degrés très différents, et l’un et l’autre. Prenons le cas de l’apparition de l’Homme sur notre planète. Le Penseur divin est ici notre Logos planétaire, « l’Ancien des jours » de la Bible. L’émergence de l’Homme à partir du règne animal porte le nom d’individualisation. Elle est le fruit de la rencontre de petites unités de vie appartenant à notre Logos, nos étincelles divines, avec l’émotionnel faiblement mentalisé de l’Homme-animal (les Australopithèques, les grands singes).
Ces étincelles divines sont porteuses de trois énergies : Volonté divine « Amour- Sagesse » Mental abstrait ou Manas supérieur. L’Homme-animal manifeste légèrement du mental-intellect ou Manas inférieur.
De la rencontre de ces deux pôles (Manas supérieur, le Père, et Manas inférieur, la Mère) va naître le Fils du
Mental, l’Ame spirituelle humaine, l’expression de l’Amour-Sagesse universel, l’enfant-Christ dans l’Homme : c’est ainsi que se réalise le plan mental avec ses trois énergies : Mental-abstrait « Ame spirituelle » Mental intellect. Ce mental individualisé que représente l’Ame spirituelle, confère à l’Homme la conscience de soi et la conscience des autres sois dans son environnement. Il faut bien comprendre que ce que nous appelons l’Homme, cela n’existe que dans l’incarnation. H.P. Blavatski disait que les étincelles divines humaines sont spirituellement plus avancées lorsqu’elles sont incarnées que dans leur état initial sur leur propre plan.
Puis, vie après vie, cet homme individualisé va fortifier ce mental-intellect, même si son activité est essentiellement physique, émotionnelle. Il est totalement inconscient de cette âme spirituelle que les expériences et les acquis de chacune de ses vies vont contribuer à enrichir. Le mental-intellect va devenir de plus en plus sensible à ce qui vient de l’environnement (signaux envoyés par les sens, toutes sortes de stimuli provenant des autres sois) ou de l’intérieur de lui-même (désirs, fantasmes, imagination). Il envoie des pensées dans toutes les directions et s’identifie de plus en plus à la forme des choses. Pendant de longues périodes de vie, l’Etre humain vit une double évolution dont il n’est pas conscient. D’une part une amélioration de la qualité de ses enveloppes (physique, émotionnelle, intellectuelle), d’autre part un épanouissement des énergies de l’âme spirituelle, portées par une forme subtile, le corps causal. Ce dernier a une histoire. A l’individualisation il est représenté symboliquement par un bouton de lotus fermé. Au plus fort de son déploiement, il devient le vecteur des énergies portées par l’étincelle divine, et tout particulièrement de l’énergie d’Amour-Sagesse.
Conjointement à cet épanouissement de l’âme, la personnalité traverse une crise profonde. Le mental-intellect prend conscience de l’âme en mettant en oeuvre une de ses qualités essentielles : le discernement. Il prend conscience aussi de son véritable dessein : devenir le relais de ce qui vient de l’âme pour le transmettre au cerveau physique.
Connaissance propre à l’âme, donc au-delà de la forme, et énergie du second aspect divin deviennent accessibles au monde physique. C’est cette réalisation que propose le Raja Yoga. Mental (au sens large) et énergie du « Cœur » sont indissociables :
– Le Mental est le creuset dans lequel émerge l’âme lors du processus d’individualisation.
– Au plus fort de son épanouissement, l’âme est le vecteur de l’énergie d’Amour. On dit que le mental est le véhicule de Budhi.
– Le mental-intellect, d’abord polarisé par l’extérieur, devient le grand média de l’intériorité.